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MUSEE DE FOUSSEMAGNE
Centre d'histoire et lieu de mémoire

La vie d'une communauté

En théorie les juifs étaient bannis du territoire français depuis la fin du Moyen Age.
Or, dans le Saint Empire, des communautés avaient pu subsister en dépit des persécutions, notamment en Alsace.
Paradoxalement, l’incorporation de cette province au domaine royal en 1648, n’entraîne pas leur expulsion.
L’apport indéniable que les marchands de chevaux apportent à l’armée, et les droits que perçoivent les seigneurs sur les juifs vivant sur leurs terres expliquent cette tolérance.
Ainsi,  Marie-Claire de Reinach obtient l’autorisation d’installer quelques familles dans son village de Foussemagne.
Elle note elle-même en 1738 les noms de ces nouveaux arrivants : Cerf Piquert dit Meyerlé (prévôt), Bernard Lehmann, Gabriel Bloch, Nathan Piquert, Cerf Piquert, Cerf Lévy, Lazare Meyer, Moïse Piquert, Lion Bloch (maître d'école), Isaaac Lévy, Borah Piquert, Isaac Piquert, Cerf Crainer, Marx Brumsel, Lehman Schwob, Samuel Lévy, Isaac Braunschwick et Moïse Piquert.
A Foussemagne, un embryon de vie communautaire s’organise. En 1779, Lion Bloch est le premier rabbin dont nous ayons gardé le nom. Il exerce dans une synagogue très sommaire et enseigne les garçons dans un local plus sommaire encore.
Ces familles vivent regroupées au centre du village mais en semaine, la plupart des hommes courent les routes, colporteurs ou marchands de bestiaux.

Le dénombrement de 1784 recense 22 familles juives, soit 139 individus.
La Révolution puis l’Empire en feront des citoyens à part entière mais ils se garderont bien d’acheter des biens nationaux, se contentant de poursuivre leur commerce traditionnel.
Foussemagne connaît un héros pendant la conquête de l’Algérie, ce sera Lazare Dukas un juif tombé en 1842.
Contrairement aux villages voisins, Foussemagne ne connaîtra pas de menées antijuives pendant la révolution de 1848, très progressivement des liens plus étroits avec la population se sont tissés. Certains d’entre eux entreront même au conseil municipal.
Ils souhaitent une belle synagogue et quoique de condition modeste, avec peu d’aide des pouvoirs publics, ils la construisent et l’inaugurent avec fierté en 1865.
Cependant, l’appel des grandes villes est inéluctable… Foussemagne perd donc progressivement cette population dynamique et progressivement la synagogue est désertée.
Sur le monument aux morts chacun peut lire les noms des soldats juifs morts avec leurs camarades pendant la guerre de 14.
Mais c’est la guerre de 1940 qui marque la fin d’une communauté : les derniers juifs sont déportés et le lieu de culte, vendu au plus offrant.

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